Le rouge de Gaud est unique : rouge sombre, sang chargé. Si le chaos est mère/père de nos appétences, annonce et désir de vie, ce rouge nous renvoie à cet appétit. Le bleu est bivalent : bleu d'ombre, océan de bleu, intense et lumineux, profond à s'y perdre à jamais ; ou gris, métal terni, la mer sous un ciel du Nord. Quant au noir et au blanc, ils sont ce qu'ils sont : noir, et blanc. Ils font l'ossature et l'écriture des tableaux de Gaud, le détail et ce qui fait signe. Régine Gaud n'interroge pas le monde. Elle n'en dit aucune torture. Elle exprime juste que ce monde et notre univers bougent - imagine un bateau dont le bois gémit sous la houle ; c'est son travail, il se sait aller à ses buts ; et qu'il tangue lui est une routine. Elle les scrute [les dévisage] ; et son travail, c'est de se faire aller aussi à ses buts - qu'elle ne connaît pas. Etienne Magnin
|